Hafid en quelques mots

Hafid Saïdi est né à Carcassonne dans une famille ouvrière. Fils d’un immigré algérien, la question de l’immigration a été son sujet de thèse, un travail de recherche minutieux. Docteur en sociologie, mais pas seulement Hafid Saïdi est aussi poète. Poète pour lui même et non pas pour les autres. Son combat pour la justice sociale est le cri de ses vers. Sa poésie tient dans les couplets et le refrain d’une chanson ; c’est une poésie qui se raconte aux sons des harmonicas et se vit entre deux passes de tango. C’est à la fois le volcan de l’Afrique et la douceur de Samarkand, c’est le feu d’un whisky flambé avalé cul sec et la fraîcheur des vagues d’un bain de minuit. Elle est révélatrice d’une foultitude de choses, elle remue des sentiments multiples et parfois inavouables. Il y a certes la tristesse et la solitude, la déception et l’amertume, mais il y a aussi beaucoup de passion et de vide, et l’espoir sans cesse que quelque chose sortira de cette douleur comme une renaissance. Sensuelle est un mot bien faible pour décrire ce qu’elle est, ce qu’elle provoque. Mohammed Taoufik Jeune écrivain et poète

lundi 2 janvier 2017

L'immigration en question




Dans la perspective d’une démystification des problèmes concernant l’immigration nord-africaine en France, cet ouvrage représente avant tout une contribution à la compréhension de l’immigration à partir d’une analyse anthropo-sociologique des processus de socialisation et d’acculturation.

Au cœur de l’action, se trouvent les jeunes qui en sont issus. Dans la remise en cause de leurs conditions d’existence, ils s’inscrivent comme acteurs sociaux à part entière dans le champ de la revendication socio-politique.

Du concept de culture à la notion de stratégie identitaire de nombreuses questions sont soulevées, elles sont aussi bien liées à la problématique générale de l’intégration qu’à celle de l’identité sociale et culturelle, elles divulguent aussi les effets idéologiques de l’islam de France et de la laïcité.

Dans la lignée des sociologues qui privilégient les théories de l’interaction sociale, l’auteur met en exergue les mécanismes de la construction identitaire et du fait communautaire comme procédure d’inscription sociale.

Pour l’auteur, l’immigration apparaît comme un jeu social aux effets idéologiques irréversibles. La quotidienneté de vie des jeunes témoigne de ces enjeux.

SAIDI, Hafid. L'immigration en question : jeu social et enjuex idéologiques. Paris : éd. des écrivains, 2003.

Portrait


Docteur en sociologie, Hafid Saïdi a été chargé d’enseignement à l'université de Toulouse II - Le Mirail dans les départements de sociologie et de psychologie. Il a également contribué à la formation de moniteurs et d'éducateurs spécialisés dans plusieurs centres de Toulouse et sa région et a participé à plusieurs conférences nationales et internationales.
Ses rencontres littéraires avec le poète occitan Serge Pey ; Hawad, poète et écrivain touareg ; Sassi Dehmani, poète amazigh libyen en exil, ont sans doute influencé son style d'écriture et lui ont permis de renouer avec son engagement dans la lutte pour la reconnaissance des minorités et des langues régionales partout où elles existent dans le monde.
Poète engagé dans l'action militante, il dirige aujourd'hui à Toulouse, avec l’aide de collaborateurs divers, un espace culturel où il tente de mettre en œuvre des procédés de mise en pratique d’expressions interculturelles dans une perspective transculturelle.

http://portedelafontaine.wordpress.com/







lundi 20 mai 2013

EXILS ET DELIVRANCE



Note de l’auteur

La poésie reste une manifestation de la culture au sens le plus large. L’auteur consacre un peu de son temps à la réflexion sur la rencontre des situations vécues par des êtres et des groupes sociaux périphériques mais pas forcément toujours marginaux, exclus ou reclus.
Née de la vie quotidienne, cette littérature poétique d’engagement et de combat s’inscrit dans le paradigme de l’esthétique et de la conscience, la conscience rude des damnés comme degrés hautement honorable de la pensée.
De l’exil des exilés et des exils intérieurs à la délivrance, des vécus qui se croisent et s’entremêlent tout en témoignant de notre époque et des multiples microcosmes sociaux « culturés », cultivés ou non.
Où en sommes-nous ?
C’est une des questions que posent certaines disciplines des sciences humaines et en particulier la sociologie qui privilégie la dialectique et la complexité en se méfiant des évidences et des vérités premières.
Une réponse : la poésie comme poésie d’action où le poème en acte est une parole d’Homme lorsqu’il ne vise aucun champ d’application géographique sinon l’appropriation d’un lieu magique et humble, une cave aux briques d’argile rouge.




XVII

Dis-moi la couleur 
Ou l’accent de l’exil 
Alors l’écho de l’exil 
Franchit la frontière 
Pour respirer tous les parfums minoritaires 
Qui divaguent dans les stigmates d’un fardeau.



      

XXX


Dis-moi ta terre natale
Entre nuages et violons
Il y a un vin fidèle
Comme un rêve
Parfum de lune
Visage qui nous guette
Dans la chevelure de la nuit


Dis-moi ta terre natale
Où coulent les roses et le vin
Dans l’instant magique
D’un ciel ivre au cœur perdu


Dis-moi ta terre natale
Vagabond des nuits
Splendeur de l’ivresse
Comme une rivière qui nous attend


Dis-moi si le verbe se conjugue
Dans le présent d’un voyage
Comme une invitation au poème
Celui de Maya la Bohème
Nomade
Amie des nuits clandestines
Qui respire dans les chorégraphies de l’entracte


Dis-mois mes vagues clouées
Au seuil de nos portes
Et l’iode marine pour troubler
Le sourire des arbres


Dis-moi le vent
J’ai oublié cette chapelle
Au bout de la route
Nous étions seuls
Comme une journée
Clouée au joug de nos portes opprimées.


SAIDI, Hafid. Exils et délivrance. EN COURS DE PUBLICATION

On parle de lui

Hafid Saïdi : « Les immigrés ne sont pas des terroristes »

Publié le 10/03/2003

EXCLUSION - Le sociologue toulousain réclame une véritable politique d'intégration

Hafid Saïdi, docteur en sociologie à l'Université de Toulouse-Mirail, vient de publier L'immigration en question, jeu social et enjeux idéologiques (1).
Habitant le Mirail, dont la réputation est associée trop souvent à la délinquance issue de l'immigration, il livre une analyse sans concession de la situation dans les banlieues, dans un contexte de politique internationale tendu.
Une éventuelle guerre en Irak sera-t-elle génératrice de troubles dans les cités?
Avec une guerre en Irak qui menace, après l'explosion d'AZF à Toulouse, elle-même post 11 septembre à New-York, le danger d'une communautarisation est grand. D'autant plus que de nombreux immigrés ont l'impression d'être montrés du doigt comme des terroristes potentiels. La seule façon d'en sortir est que les politiques donnent réellement accès à la citoyenneté aux Français issus de l'immigration, hors période électorale s'entend.
Le problème, c'est que ce n'est pas le cas actuellement. Je suis à fond pour le lien et la cohésion sociales dans la République et la laïcité. Les politiques qu'ils soient de gauche ou de droite, maintiennent les Français issus de l'immigration dans des espaces d'exclusion. Ils font le lit du communautarisme, sciemment.
S'ils ne changent pas d'optique, c'est la porte ouverte à tous les extrémismes, aux affirmations identitaires de tous bords, en simple réaction à l'exclusion.
Vous êtes un symbole de réussite, votre propos sur l'exclusion n'est-il pas exagéré?
La réussite universitaire ne s'associe pas obligatoirement avec la réussite sociale, hélas. Je subis les mêmes discriminations que des gens issus de l'immigration qui n'ont pas connu le même succès. Au niveau de l'emploi, de la formation, et aussi du logement, vecteur incommensurable de stabilité sociale. J'aurais aimé que ce tableau soit exagéré, mais, hélas, je ne suis pas le seul à vivre cette situation. On dirait que l'on ne veut pas que cette population s'en sorte.
L'immigré est cantonné dans cette perception de l'univers chère au sociologue américain Erwin Goffman: le monde est un théâtre dans lequel l'homme est voué à jouer son propre rôle ».
Cela s'adapte exactement aux immigrés en France. Nous ne pouvons être autre chose que des immigrés.
Est-ce que la crise en Irak ne renforce pas votre vision pessimiste?
C'est une vision réaliste. Elle correspond à mon expérience par rapport au traitement social de l'immigration. Rien n'est fait pour garantir une citoyenneté réelle aux immigrés et à leur famille. Dans la recherche d'emploi ou la formation, les jeunes sont conscients des discriminations qui leur sont faites, par rapport à leur nom, leur origine, et le plus souvent aussi à leur lieu de résidence.
En France, on confond trop souvent nationalité et citoyenneté.
Vous êtes Français et vivez dans un pays de droit, sur quoi fondez-vous vos espoirs?
Pour les minorités, la France n'est pas un pays de droit mais uniquement de devoir. Les deux sont nécessaires pour la garantie d'une véritable démocratie. Il ne faut pas exclure un aspect au profit de l'autre, ce qu'ont tendance à faire certains responsables politiques. L'optimisme, je l'aurai quand l'immigration d'Afrique du Nord, algérienne en particulier, ne sera plus stigmatisée comme source d'échec, de délinquance, mais comme génératrice d'une vraie citoyenneté, après un siècle de présence et de participation au développement économique, historique et culturel de la France ».
______
(1) Editions des Ecrivains. 17 €.
Propos recueillis
par Krim KHETAH.

Disponible sur : http://www.ladepeche.fr/article/2003/03/10/135214-hafid-saidi-les-immigres-ne-sont-pas-des-terroristes.html

BANLIEUE AU PAYS DES MERVEILLES


Hafid Saïdi nous propose une analyse du phénomène d’expulsion sociale qui touche les classes populaires des quartiers défavorisés et notamment les populations d’origine étrangère. L’auteur met en valeur les concepts d’ethnicité et d’ethnicisation qu’il confronte à la problématique des politiques de la ville et à celle du rôle joué par les associations en matière d’insertion sociale. Il s’agit ici aussi d’une tentative de démystification du discours politique concernant l’identité nationale. Entre la théorie sociologique et l’essai, cet ouvrage s’inscrit d’abord dans le cadre d’une réflexion majeure qui prend en compte la puissance du pouvoir politique. 

 SAIDI, Hafid. Banlieue au pays des merveilles : de l'ethnicisation des problèmes sociaux au piège politique de l'identité nationale (158 pages) SORTIE NOVEMBRE 2016

Pour obtenir l'ouvrage contact : sacanarvanz@gmail.com ou tél : 0662664856
responsable de distribution :  Simone Grim de Latour